à plus tard, crocodile

Entre les pavés de goudron et les trottoirs bitume, entre les marais et les routes de gravier, les alligators se terrent et les humains errent. Au son des trompettes et d’une voix rauque imbibée d’alcool, les corps dansent et dévorent les espaces vides. Des cimetières aux maisons abritant les défunts jusqu’à cet abri de fortune ne tenant qu’à quelques pilotis sur l’eau. L’odeur des épices et du gombo prend possession de ces petits restaurants. Y’a comme un parfum de liberté, y’a comme un parfum d’ivresse dans les rues aux milles néons clignotants. Strip-clubs, absinthe, casinos et poupées vaudous. Entre la gamine qui se fume un paquet de cigarettes par jour et le vieillard qui attend que son chapeau au sol se remplisse de pièces pendant que les notes de son ancien saxophone font vibrer les passants, entre la nuit et le jour, entre ces tourbillons vrombissants de cultures. Entre les secondes qui passent. Le souffle de la Nouvelle-Orléans se faufile jusque dans tes poumons.
Il te fait vivre.
Respirer.