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 DAISY THE FRIENDLY GHOST

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Daisy Coldfield
Daisy Coldfield

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MessageSujet: DAISY THE FRIENDLY GHOST   DAISY THE FRIENDLY GHOST EmptyJeu 10 Aoû - 10:03


daisy coldfield

inconnu
fantôme des bayous

Daisy n'est pas translucide ;
elle n'est aussi pas très lucide.


sébastien/weerasethakul - vingt-deux -  ginette

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louise brooks - daisy coldfield
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Daisy Coldfield
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MessageSujet: Re: DAISY THE FRIENDLY GHOST   DAISY THE FRIENDLY GHOST EmptyJeu 10 Aoû - 10:05




chapitre i
Il était fou de vouloir construire sa résidence à pareil endroit. Il l’avait visité maintes et maintes fois, toujours accompagné par des contremaîtres, des architectes et des ouvriers, qui tous lui avaient répété de changer d’idée, de cesser de s’entêter et de trouver un terrain plus invitant ; mais c’était sur cette terre boueuse qu’il voulait bâtir son sanctuaire et rien ni personne n’arrivait à le convaincre du contraire ; il était possédé par le démon de la folie.

Le prospecteur cessa ses visites hebdomadaires et on fut convaincu qu’il avait abandonné, que la voix de la raison avait eu le dessus sur sa folie et l’avait persuadé que son plan était catastrophique. Cette idée soulagea les villageois et ils purent à nouveau dormir paisiblement ; cet illuminé ne viendrait plus ruiner la tranquillité de leur village. Après un mois sans visite, un dimanche, à l’heure de la messe, alors qu’ils avaient tous oublié les plans excentriques du mégalomane, le garçon du boulanger accourut vers le petit groupe attroupé devant la chapelle, paniqué, comme s’il venait de voir un fantôme. Alors qu’il s’amusait près des bayous, il avait constaté la présence de larges poutres de bois et autres matériaux de construction placés sur la parcelle de terre convoitée par l’homme fou. La troupe se déplaça vers les marécages pour vérifier les dires du garçon et tous furent étonnés de la présence magique de cet attirail ; comment avait-on fait pour les amener là ? Pourquoi personne n’avait été alerté par les bruits du déménagement ? Les villageois crurent à de la sorcellerie : cet homme est le diable, s’écria un membre de la communauté. Tous décidèrent de ne plus s’approcher de ce coin des marécages et clamèrent qu’il était maudit. Une voix teintée de colère énonça que le fou allait payer, que son manoir serait avalé par la boue vengeresse du Sud et qu’il serait oublié pour l’éternité. Les poutres traînèrent dans la boue quelques jours, devenues foncées et humides à cause des nombreuses pluies qui tombèrent sur le bayou. Le village perdit espoir de voir l’homme se manifester à nouveau ; peut-être que ces matériaux n’étaient qu’un mirage, une farce pernicieuse perpétrée par les marécages.
Il apparut à dos de cheval le jeudi suivant, dès le premier chant des oiseaux, menant une parade de cinquante esclaves armés de leurs outils usés. Il était trop bien vêtu pour aller jouer dans la boue ; sauf un chapeau de paille qui lui donnait des airs paysans, son habit était digne de l’aristocratie européenne : une veste crème surmontant un gilet blanc aux lignes dorées très fines, complété par une chemise à col anglais, couvrant son cou jusqu’à la naissance de sa mâchoire. Ses pantalons ivoire déjà tachés de poussières disparaissaient sous de longues bottes noires, seul accessoire utile pour arpenter le terrain vaseux qui allait devenir sien. Il gardait son menton bien haut et scrutait le ciel qui reflétait dans le gouffre de ses yeux. C’était le moment de la journée où les étoiles, toujours visibles, lentement disparaissaient pour laisser place aux rayons plus lumineux du soleil, les astres s’illuminant pour la terre une dernière fois avant de s’éteindre jusqu’à la prochaine nuit. Son nez fin et droit humait l’air du bayou comme à la recherche d’un parfum précieux et éphémère, ne s’offrant aux narines que pour quelques secondes avant de disparaître à jamais. Il ne semblait guère préoccupé par la foule qui s’était attroupée autour de son cortège, chaque villageois l’observant avec un mélange de haine et d’effroi ; en fait, il donnait l’impression qu’il ne voyait personne, et avançait sans se soucier des critiques silencieuses qu’on lui envoyait. Quand il eût atteint la limite du village, il commanda à son cheval de traverser les marécages, ce dernier obéissant aveuglément aux ordres de son maître. Les esclaves suivirent sans aucune hésitation même si pour certains l’eau atteignait leur menton ; tous semblaient posséder par une force mystique qui leur faisait oublier la fragilité de leurs enveloppes charnelles. Leurs yeux étaient livides et l’idée que l’homme en blanc menait une armée de morts-vivants traversa la tête de tous les villageois.

Couverts de boue de la tête jusqu’au pied, les ouvriers commencèrent leur travail dès qu’ils mirent les pieds sur terre ; l’homme les observait percher sur son cheval, un sourire en coin, satisfait de voir son rêve enfin se réaliser.  

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Daisy Coldfield
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MessageSujet: Re: DAISY THE FRIENDLY GHOST   DAISY THE FRIENDLY GHOST EmptyMar 15 Aoû - 18:28




chapitre II
La construction fut achevée après deux années où la sueur s’était mêlée à la terre et au sang et la maison fut érigée sur une montagne de cadavres anonymes, restant esclaves même dans la mort.

La façade blanche comme la neige rendait la maison visible à des kilomètres à la ronde, impossible à rater dans ce décor sombre et cuivré. Un pont avait été construit de la terre ferme à l’îlot servant de base à cette construction dite impossible ; éclairé par quelques lanternes qu’un gardien de nuit venait allumer dès la tombée du soleil, le pont semblait sans fin et donnait droit sur la maison qui, étrangement, ne semblait ni grossir quand on s’en rapprochait ni rapetisser quand on s’en éloignait, un jeu de perspective qui en étonna plus d’un et fit claquer d’effroi quelques os. La demeure de l’homme était bordée d’une clôture naturelle d’eau, mais il avait pris soin d’installer un large portail en acier dès qu’on quittait le pont ; son nom était écrit dessus en grandes lettres cursives et accueillait chaque nouveau visiteur en leur confirmant que oui, s’il voulait bien rencontrer Monsieur Coldfield, il avait emprunté le bon pont. Personne ne fut surpris d’apprendre que Coldfield était bel et bien son nom ; quel nom parfait pour un homme si froid et si mystérieux ! La maison était déjà aisément visible derrière le grillage de l’entrée, mais c’était face à elle qu’il était possible de constater toute sa grandeur. D’inspiration palladienne, sa blancheur reflétait le peu de lumière passant à travers les arbres et forçait tout visiteur à plisser légèrement des yeux pour la contempler. La maison, surélevée sur de la brique qu’on ne s’était pas donné la peine de peindre puisqu’elle se perdait dans la boue, semblait flotter dans les airs et donnait l’impression qu’elle était plus grande que ce qu’elle était réellement. Un long escalier montait jusqu’à la large porte d’entrée surmontée d’un linteau pyramidal purement décoratif. Un double-portique couvrait l’entrée et s’arrêtait à la limite du toit, se terminant en triangle ; il n’était pas rare de voir Coldfield sur la terrasse au deuxième étage — soutenue par les colonnes ivoire — jaugeant chaque nouveau venu de son regard perçant. De nombreuses fenêtres rectangulaires entourant toutes les surfaces de la maison permettaient aux habitants d’observer le paysage esseulé des marécages. Le terrain laissant peu de place à l’expansion en termes de largeur, c’était en profondeur que la demeure prenait toute sa grandeur, s’arrêtant dès que le bayou recommençait ; lors de fortes pluies, il n’était pas rare que l’eau atteigne les murs et s’infiltre sous la structure.
L’intérieur était fait de boiseries, peintes en blanc ou en vert pâle. Plutôt épuré, l’intérieur trahissait la richesse réelle du maître de la maison qui, ayant dépensé tout ce qu’il avait pour construire sa demeure, n’avait plus assez d’argent pour la décorer. Les plafonds étaient hauts et pour se rendre au deuxième étage, il fallait emprunter un escalier avec deux paliers qui tournait jusqu’au deuxième étage situé dans le hall d’entrée. Les deux niveaux avaient été pensés d’une façon similaire : un long couloir central bordé de portes menait aux diverses pièces de la maison, le premier étage étant constitué des pièces communes et le deuxième des chambres, étonnamment nombreuses pour une famille si petite ; Coldfield était accompagné par sa femme et ses trois fils encore jeunes. Personne, mis à part les employés de la maison qui allaient faire leur course, ne sortait de la limite du terrain au point que les villageois oubliaient la présence de cette famille étrange dans les bayous ; elle était devenue un mythe, une histoire qu’on racontait, mais que plus personne ne croyait. Un homme se vantait d’avoir pu observer la femme et les enfants lors de leur arrivée. Il disait que la femme portait un voile noir comme si elle s’était préparée pour un enterrement. Elle était jeune et gracieuse, avec des pommettes hautes et un nez grec qui renforçait les traits de son visage. Très théâtrale dans ses mouvements, il présumait qu’elle était une ancienne actrice ou chanteuse d’opéra ; il l’avait entendue fredonner un air à la mode à ses enfants. Chacun d’eux était livide et frêle et l’homme doutait qu’ils puissent survivre dans cet environnement, mais ce n’était pas cela qui allait déchirer la famille Coldfield et tuer deux des enfants : c’était la guerre.

Même perdu dans les marécages, l’armée les avait trouvés, ces trois garçons en âge de se battre dans cette guerre affrontant les Américains contre eux-mêmes. Tous à la santé fragile et sans aucune connaissance réelle du monde, qu’un seul revenu de la guerre intact, le benjamin, et la tristesse qui planait sur la demeure Coldfield rendit la mère malade pour le restant de ses jours. Dès la fin de la guerre, on pensa que marier le fils allait la rendre heureuse, mais une malédiction pesait sur la famille et leur refusait un héritier ; de tous les enfants qu’il eut avec sa charmante femme, qu’un seul survécut, une jeune fille pimpante à la chevelure noire comme la nuit : Daisy.

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Daisy Coldfield
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MessageSujet: Re: DAISY THE FRIENDLY GHOST   DAISY THE FRIENDLY GHOST EmptyVen 18 Aoû - 11:16




chapitre III
Déjà enfant, Daisy a un intérêt marqué pour le badinage et les extravagances et s’ennuie dans cette ambiance austère qui plane sur le domaine Coldfield.

(suite...)

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MessageSujet: Re: DAISY THE FRIENDLY GHOST   DAISY THE FRIENDLY GHOST Empty


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