on l'emmène. loin.
et lui, il reste. là.
il lève la tête.
moma est là, mon petit.
il comprend pas.
dans le coin, il y a l'ombre.
avec sa capuche.
et son sourire terrifiant.
un jour, ton tour viendra, qu'elle lui dit.
et lui, il comprend pas.
mais il a peur.

on l'enveloppe.
on gratte. il observe.
spectateur silencieux, timide.
plus tard, il imitera.
les accords joués du bout des doigts,
les notes de musique observées.
plus tard, il fera ça.
ça et emmener les autres, loin.
dans leur nouvelle vie.
la deuxième, celle que tout le monde tait.

And travellers, now, within that valley,
Through the red-litten windows see
Vast forms that move fantastically
To a discordant melody;
While, like a ghastly rapid river,
Through the pale door
A hideous throng rush out forever,
And laugh—but smile no more.

scar, il vit à travers le noir, le voile sombre, le néant. c'est sans doute à cause de moma et de ses poupées. sans doute à cause de moma, qui manipule herbes et alligators. qui manie les mots comme des couteaux.
scar, il aime la douleur, la noirceur. ça l’enivre. le revigore. il pourrait s'asphyxier du monde des ténèbres. il balance, balance. les trucs inexplicables, il s'y penche, penche. attrape la main de moma, serre le cou de daddy. daddy is not okay. scar, il veut savoir. comment c'est, par-delà de la vie. comment on se sent, après la mort. il oublie parfois. le brouillard au-dessus de lui, l'héritage de daddy, qu'il dit. il oublie, parfois. quand, le soir,
il joue de ses accords malhabiles, en plongeant le regard sur les doigts de la petite abeille. alors il joue, toujours plus souvent. pour ne plus sentir les orages de sa noirceur sur sa tête. et un peu aussi pour la revoir, parfois.