le sourire aux lèvres,
les étoiles plein les yeux,
les papillons plein le ventre,
tu rentres chez toi
heureuse
tellement
heureuse.
une journée réussie
géniale
extraordinaire.
t'as eu du mal à quitter nola
à le laisser partir
à le laisser rentrer chez lui.
mais c'est mieux ainsi,
de rentrer chez soi
chacun chez soi.
pour mieux se retrouver,
le lendemain
ou le surlendemain.
en rentrant,
tu chantes
toute seule
dans ta tête.
tu sautes de trottoirs
en trottoirs.
t'es comme une petite fille
une petite gamine.
y'a quasiment que nola
qui te met dans cet état.
et une fois près de chez toi,
tu vois des cheveux blonds
au loin,
assis sur le perron.
tu plisses des yeux,
tu cherches à savoir qui c'est......
et puis tu vois,
frieda,
là,
assise,
toute seule.
elle t'attend,
vous aviez rendez-vous???
à vrai dire,
tu n'as même pas regardé ton téléphone de la journée.
une fois à sa hauteur,
tout près d'elle,
tu lui souris,
beaucoup,
mais elle,
elle n'a pas l'air de sourire.
- quelque chose ne va pas???
elle te fait peur,
elle est triste???
il lui est arrivé quelque chose???

oh frieda, ta journée elle était nulle. t'as voulu tourner une nouvelle vidéo pour ta chaîne, puis t'en as même pas eu la force, parce que t'arrêtes pas d'penser à rose, et à son inexistence actuelle dans ta vie. ça t'a énervée, t'as pas pu changer d'idée, alors il a fallut qu't'y ailles d'toi même. t'as voulu lui parler. t'as pas hésité, t'as direct foncée, résultat t'as poireautée. deux heures. ça t'a encore plus énervée.
oh t'aurai pu appelé noé, le voir, en profiter. t'avais pas envie,
t'étais trop énervée. alors t'as attendu,
et quand elle est arrivée,
tu f'sais la gueule.
tiens, j'suis surprise qu'tu rentres chez toi.
qu'tu lâches quand tu la vois, une cigarette aux bords des lèvres, à milles lieux d'la princesse qu'tu sais être,
gamine capricieuse,
chieuse invétérée.
ben, écoutes, tu l'saurais si tu t'y intéressais.
t'es grognon, fatiguée, colérique peut-être.
tu lui en veux, à ta rose. t'as pas envie, mais tu peux pas t'en empêcher.
tu la vois plus. ça t'embête. ça t'angoisse, peut-être.

la vie te sourit
en ce moment.
depuis que tu traînes avec nola,
c'est comme si elle avait
((un peu))
changé.
avant,
y'avait noé
et les filles.
maintenant,
y'a noé
les filles
et puis nola.
depuis qu'il est là,
tu te sens un peu plus complète,
comme si t'avais trouvé un ((petit)) sens à ta vie.
mais ton bonheur,
là,
d'un coup,
s'écroule.
y'a frieda qui grogne
grince des dents
sors ses griffes.
la princesse s'impose
elle attend que tu t'écrases.
non mais oh!!!
qu'est-ce qu'il lui prend???
- mais qu'est-ce que tu racontes???
bah quoi,
t'es partie qu'une journée,
pas plus.
vous vous êtes parlées hier,
ok,
furtivement,
mais quand même.
- qu'est-ce que tu me fais là???
qu'est-ce qui lui arrive???
tu comprends rien,
tu déchantes.
- je suis désolée mais j'ai raté un épisode là......

à la fois t'es cette poupée de porcelaine, cette enfant qui a grandit trop vite, cette bouille d'amour qui sourit et aime et vit, mais t'es aussi cette bête enragée, parfois, quand la colère arrive et te vrille les tympans, ton sang qui chauffe, parfois, ton cœur qui palpite.
rose t'énerve;
parce qu'elle t'abandonne.
de la peur, à l'état brut,
t'as peur de la perdre.
égoïsme sourd qui gronde dans ta poitrine, sommeille en toi depuis trop longtemps.
ça doit prendre forme, en mot, en phrase,
sujet, verbe, complément.
vas-y, frieda, parles, dit lui, dit lui c'que tu ressens.
vas-y, frieda, fais ton caprice.
princesse enfantine, tu la regardes, t'as cette tristesse dans les yeux,
ton cœur qui se fend quand elle ne répond pas à tes messages, ta rose,
trop occupée.
elle n'a plus le temps pour toi.
alors tu la laisses parler, d'abord,
incompréhensive,
perdue.
puis, ta voix qui s'élève, tes mots durs, ta rancune tenace.
depuis quand on s'est pas vu, rose ? dit moi, sincèrement ?
une semaine, deux ?
t'es jamais là.
c'est nul, tu la blâmes de faire des choses sans toi,
mais si elle savait, rose, si elle savait que tu te tapes son frère dans son dos, si elle savait que tu n'as plus rien de la gamine de dix piges qui les suivait partout, elle et baby. tes meilleures amies, tes modèles. t'as l'impression qu'elle t'a pas vu, rose, qu'elle a pas vu le changement.
t'as trouvé plus intéressant que nous, alors ? c'est comment, du coup, j'sais pas, d'abandonner tes amies ?
t'es cruelle, pas cool, rose n'a rien demandé. rose est heureuse.
mais toi, t'as peur, frieda.
t'as peur, et t'es triste.

frieda,
elle se met parfois en colère,
elle fait sa capricieuse.
une petite fille,
une gamine,
c'est souvent comme ça que tu la voies,
quand elle se met dans cet état-là.
ça t'insupportes,
t'aimes pas ça,
ça lui va mal,
ça lui enlève toute sa beauté.
frieda,
c'est la fille avec laquelle
tu peux t'énerver le plus,
avec laquelle
tu te prends la tête.
elle est intelligente,
sympathique,
adorable,
attachante.
mais là,
c'est son autre face,
celle de la princesse.
baby
elle ne se plaint pas
que t'aies rencontré nola,
mais frieda,
ça la met dans tous ses états.......
- arrête, on s'est vu y'a quoi, six jours ???
oui,
ça fait vraiment six jours que vous vous êtes vus,
tu t'en souviens très bien.
t'adores passer du temps avec elle,
avec baby aussi.
c'est même plus qu'adorer,
c'est limite,
c'est impossible de vivre sans elles.
elles sont tout pour toi,
et à jamais.
- arrête, je te jure, arrête.
là,
tu commences à t'énerver.
ça te prend la tête.
t'es heureuse,
et elle n'est pas même pas heureuse pour toi......
- si tu penses vraiment ce que tu viens de dire, sérieux, barre-toi.
wahoo,
c'est violent,
c'est sorti d'un coup.
c'est pas cool,
mais en même temps,
elle sait très bien
ô combien elle compte dans ton coeur
la petite frieda.

tu devrais pas, tu sais, tu le sais, tu devrais pas, frieda,
lui en vouloir, la blâmer. être mauvaise, mais quand t'es mal, frieda, tu perd le contrôle, parfois. l'impulsivité, la bête enragée, t'es pas bien, quand t'es comme ça, t'es pas toi, quand t'es comme ça. tu t'en veux, frieda, et quand t'es comme ça, tu te met à penser en allemand, à insulter la terre entière dans ta langue natale, vestige du passé, un pays oublié.
oh, rose, ma rose,
excuse moi,
tu mérites pas ça,
mais j'ai peur, rose, j'ai peur,
de te perdre,
de nous perdre.
rose, rose, s'il te plaît,
pardonne moi.
frieda, tu finis par soupirer, t'es presque prête à parler mais t'es coupée par rose. barre toi, qu'elle te dit. barre toi, qu'tu penses, barre toi frieda, dégages, retourne chez toi. d'toute façon c'est pas sain, tout ça,
et tu dois faire ta vidéo,
friedrich t'attend.
barre toi, frieda.
les larmes qui montent, t'es redevenue ce bébé. cet enfant dont rose prend soin, dont baby prend soin, t'es redevenue trop jeune, trop perdue,
rose, rose, me laisse pas m'échapper.
c'est exactement c'que j'essaye d'éviter, rose.
ça, cette discussion, c'est exactement c'que j'veux pas,
tu sais pas comment parler, comment trouver tes mots, c'est facile quand t'es devant la caméra mais beaucoup plus dur là,
tu sais pas trop gérer l'stress toi.
rose, tu comprend pas. avant, avant on s'voyait tellement, mais maintenant t'as plus l'temps.
qu'est-ce qu'il s'passe, pourquoi, est-ce que tu nous aimes plus,
rose, pourquoi t'es pas là, t'es où quand t'es pas là ?
j'veux ton bonheur,
mais j'veux pas qu'il soit loin d'moi.
t'es égoïste, frieda,
tu t'en veux, frieda,
t'es capricieuse, frieda,
mais t'es perdue sans rose.

frieda,
c'est la colère,
c'est les caprices,
et puis c'est les pleurs.
tu le sais,
c'est souvent le même schéma.
quand tu la vois,
les larmes aux yeux,
tu te dis que tu y es peut-être allée trop fort.
tu la regardes,
tu t'accroupies
pour être près d'elle.
tu la regardes dans les yeux
et tu écoutes tout ce qu'elle te dit.
c'est donc ça qu'elle a sur le coeur???
et toi,
tu ne t'en étais même pas rendue compte???
tu les délaisses autant que ça???
t'es une amie aussi pourrie???
- j'sais pas quoi te dire frieda.
t'essaies de réfléchir,
de trouver les bons mots.
- j'ai rencontré quelqu'un, et tu le sais, et je pensais que tu serais contente pour moi....... j'veux pas te faire de la peine, loin de là, mais j'ai besoin de voir nola aussi, il est gentil, il est drôle, et on s'amuse bien.
voilà,
tu coupes la poire en deux.
tu t'excuses,
à demi-mot,
ou bien même pas
en fait.
mais,
au moins,
tu ne lui cries plus dessus,
et t'essaies de lui expliquer.
frieda,
c'est un peu comme un bébé parfois,
il faut expliquer
et réexpliquer
jusqu'à ce que ça rentre dans la tête.

c'est pas qu'tu veux pas avoir des réactions normales,
pas qu'tu voudrais pas qu'tout s'passe bien et qu't'ai jamais rien à reprocher à personne,
c'est juste qu'les trois quarts du temps t'y arrive pas, t'as toujours b'soin d'chercher l'conflit, et surtout avec rose. genre, c'est con, ouais, très con, mais rose t'as tellement peur de la perdre, et baby aussi en soit, c'est juste que rose elle prend son indépendance, avant elle avait qu'noé et vous, et maintenant elle a nola, et toi ça t'embête, t'es p'têt un peu trop possessive, un peu trop égoïste, t'as pas forcément envie que les gens connaissent la beauté de ta rose, justement parce que c'est ta rose,
et t'aimes pas trop partager.
alors ouais, tu fais ton caprice,
t'en as même pas un peu honte.
ça s'retourne contre toi, t'as les larmes qui montent, et rose, rose comme à chaque fois elle redevient la rose que t'aimes,
tu t'en veux d'lui en vouloir, tu t'en veux d'lui mener la vie dure,
mais t'arrives jamais vraiment à contenir la bête enragée qui se cache en toi
excuse moi, rose, j'devrais pas réagir comme ça
mais j'ai trop peur qu'tu disparaisses
j'suis contente pour toi
mais j'veux pas qu'tu sois loin d'moi, loin d'nous
parce que toi frieda, tu fera toujours passer tes deux nanas avant tout l'monde
p'têt pas avant ta famille, c'est sûr,
mais elles seront toujours juste derrière
pas loin, là, à guetter,
tu voudrais parfois les garder tout près de toi, caché quelque part. baby et rose elles t'ont apportés tellement d'amour, tellement de choses, et toi tu voudrais juste leur rendre la pareil, même si t'es pas trop douée pour ça
au moins t'essayes.

ça te touche
quand même
que frieda réagisse comme ça.
y'a très peu de gens
qui t'aiment autant qu'elle t'aime.
c'est sa façon à elle de te le montrer.
elle est fragile,
frieda,
sous ses airs de princesse.
toi tu l'aimes fort,
fort,
et t'aimes pas la voir triste.
alors oui,
parfois
elle t'énerve,
elle te met dans tous tes états,
mais c'est comme ça qu'elle est,
et elle ne le fait pas contre toi,
elle est juste apeurée.
- mais je ne serai jamais loin de vous. je vous aime trop, je ne vous quitterai jamais.
et tu penses à lion,
à ta relation avec lui,
magnifique
puis
horrible.
- tu sais, nola il me fait me sentir beaucoup mieux depuis lion, et je crois bien que c'est un peu grâce à lui que je vois la bout du tunnel aujourd'hui...