petite fille huée, désarmée, les yeux aquarium, la bouche en coeur n'ont pas su se faire aimer. pourtant, elle est adorable dans sa robe rose, les dentelles et l'air hagard, elle ne veut que s'faire adopter par les autres. elle n'a rien comme le reste du monde, ne comprend pas comment peut-on faire souffrir les gens. alors elle donne la gamine, elle aide le monde à sa portée, avec plaisir, avec ferveur, elle donne, pardonne et n'abandonne jamais.

pluie diluvienne,
violente bourrasque,
le cœur en berne.

elle a emporté sa famille,
les vagues ont ruiné sa vie à la gamine.
comment en vouloir à la mère toute puissante ?
c'est juste une brèche qu'elle a laissé comme fêlure.

la vilaine a bien mangé,
elle s'est goinfrée à son aise,
sans regarder les vies qu'elle a laissé,
lésé, abandonné.

la gamine elle, a souffert un peu trop,
elle a voulu grandir,
elle a voulu partir,
mais le temps l'a ramené à bord.

depuis la gamine scrute le ciel,
elle en fait des poèmes,
danse parmi les nuages
et sonne l'alarme au besoin.
au fond, elle a toujours peur,
le vent lui coupe le souffle,
la pluie lave les larmes sur son visage
et son âme coule depuis le drame.

la vilaine n'est plus,
mais ses sœurs rodent,
tourbillonnent, assènent
la katrina demeure
et la nouvelle-orléans se meurt.

la vie, elle l'haine nature.

aujourd'hui, moe n'est plus la gamine. moe est puissante à travers ses yeux de mer, elle est respectée, fière. la vie la suit de près, comme poussée par un second souffle, une nouvelle ère. la fatalité lui convient maintenant et malgré les cicatrices, le ciel l'appelle à jamais.

attache le temps à ton poignet, n'oublie pas de chanter le passé, humer le présent, mais dénier le futur.