l'attente.
ces moments où tu trépignes d'impatience,
où tu ne sais pas tenir sur place.
installée sur une banquette rouge,
usée,
un peu déchirée,
tu lorgnes ta montre,
furtivement,
toutes les dix-huit secondes
en moyenne.
milkshake fraise pour lui,
milkshake chocolat myrtille pêche pour toi.
comme d'habitude,
lui raisonnable
toi extravagante.
comme d'habitude,
tu finiras ton milkshake en te plaignant d'avoir trop mangé,
d'avoir un peu mal au ventre,
et tu le feras rire.

il a mis sa plus belle chemise et coiffé ses cheveux en arrière. pour une fois, il n'est pas négligé, mais c'est juste parce que c'est Rose : il s'en fiche d'être beau ou non devant les autres. là c'est différent. il aimerait qu'elle le trouve beau, pas juste un peu, mais comme il faut.
dans son sac, il n'a pris que ses cigarettes, sa caméra et quelques pièces de monnaie pour le milkshake. c'est suffisant, qu'il s'est dit, même si la nuit tombera bientôt et qu'il ne sait pas de quoi celle-ci sera faite. il ne rentrera à la maison que très tard, ou peut-être demain, qui sait ? avec eux parfois les nuits peuvent durer aussi longtemps qu'un été.
à cette heure-ci sur les pavés les gens sont pressés de rentrer chez eux. lui, il s'avance sur le bitume lentement, mais d'un pas assuré. il sait qu'on l'attend : elle est déjà là avec son sourire à faire pâlir tous les soleils du monde.

t'hésites à commencer,
à boire un peu de ton milkshake.
t'approches ta bouche près de la paille
puis tu te défiles.
ça se fait pas trop,
c'est pas sympa.
mais t'as trop hâte,
t'as les jambes qui n'arrêtent pas de gigoter,
tu ne tiens plus en place.
et puis tu tournes la tête,
et tu vois nola.
devant la vitre,
prêt à rentrer.
ton sourire,
déjà dessiné,
s'étire de plus en plus.
tu lui fais un coucou
de la main.
un coucou
énergétique,
qui dure longtemps.
il a mis un belle chemise,
une très belle chemise même.
toi t'es en salopette,
t'as pas trop fait d'effort,
c'est mal???

elle a une salopette en jean et les cheveux relevés sur le haut du crâne. c'est comme ça qu'elle les met quand elle dit qu'elle n'a pas eu le temps de se coiffer, mais c'est comme ça que Nola la préfère. de toute façon, il n'a jamais vu de fille aussi belle qu'elle. il en a vu des jolies, ça oui, mais des belles, jamais. aucune d'entre elles n'ont ce que Rose a.
il répond à ses signes d'un grand sourire et s'en va la rejoindre, au fond du bar, à leur table préférée. ici ça sent le sucre et le chocolat chaud, et dès qu'on y entre, on voudrait ne plus jamais ressortir, de peur de, à nouveau, affronter le gris bitume.
- alors, on m'attend pas??

il arrive,
il rentre,
il s'approche.
le sourire aux lèvres,
il prend place,
devant toi.
il est somptueux,
et c'est peu dire.
il ne le sait pas,
il ne s'en rend pas compte.
souvent,
il se cache derrière ses cheveux,
il dissimule sa beauté
sans savoir qu'il est beau.
- si, si, si je te jure, j'y ai pas touché. c'était dur, mais j'ai résisté!!!
tu lui tends son milkshake,
tu cognes ton verre contre le sien.
rires cristallins.
comme des enfants,
à nouveau.
- bon alors, dis moi, t'as décidé ce que tu veux filmer aujourd'hui???
t'attends qu'il te raconte une histoire,
encore,
comme il sait si bien faire.

- ouais, ouais, c'est ça!! qu'il dit en lui lançant un clin d'oeil. il s'installe et fait un petit signe à la serveuse, du genre "comme d'habitude, chef !". milkshake fraise. ils ont l'habitude de venir ici, s'asseoir à la table du fond, refaire le monde et esquisser leurs idées sur un tableau imaginaire. parfois il s'y installent le midi et ne repartent qu'à la fermeture, à la tombée de la nuit, là où les rues deviennent belles. ici la plupart des gens fuient les rues dès que la lune s'installe dans le ciel. peut-être ont-ils peur, peut-être ont-ils une vie à rejoindre, plus loin, à l'abri du monde.
rose et nola ils n'ont pas peur : ensemble, ils sont même plus fort.
- mmh ouaip, ptet' bien. sourire en coin.
il s'allume une cigarette. la première de la journée.

et c'est parti,
les méninges qui vont cogiter,
la idées qui vont émerger,
les images qui vont scotcher.
tu le regardes
un peu bêtement,
sans rien dire.
tu l'observes.
les mêmes gestes,
la même cigarette,
le même sourire.
- dis moi tout!!!
et tu passes ta main
sur la sienne
qui est posée sur la table.
tu la tiens fort.
c'est un peu comme ça entre vous,
des gestes affectueux,
sans prévenir,
mais doux
et
délicats.

elle pose sa main à elle sur la sienne et alors un choc électrique parcourt son corps tout entier, comme si un éclair l'avait foudroyé. sauf que là ça fait pas mal, ça donne juste un peu chaud et ça le fait sourire bêtement, comme un gamin qui embrasserait une fille pour la première fois. alors il serre sa main un peu plus et ne la lâche pas, jusqu'à ce qu'on lui apporte son milkshake.
- ben, qu'il dit en crachant sa fumée, j'avais pensé à aller explorer les lieux abandonnés, tu sais, les friches dans le sud de la ville.
parfois Nola a peur et parfois il a le goût du risque. en fait, c'est plus sa curiosité et son imagination qui le poussent à franchir ses limites, lui et sa caméra.
- t'as des idées toi ?

quand il te serre la main,
tu sens ton coeur battre
encore plus vite,
encore plus fort.
y'a que lui
qui te fait cet effet-là.
et ça fait du bien,
ça te fait du bien.
- j'y suis jamais allée la nuit!! on dit qu'il y a des trucs qui s'y passent quand le soleil se couche.
t'es pas du genre peureuse,
mais tu l'es un ((petit)) peu.
mais avec nola,
t'as plus trop peur,
plus vraiment,
non.
- moi ça me dit bien, mais va falloir attendre un peu avant d'y aller alors. on a le temps de se boire encore beaucoup de milkshakes.

elle a un truc dans les yeux Rose, ce genre d'étincelle qui lui redonne de l'espoir à Nola. parfois, il baisse les bras, comme s'il avait toute la misère du monde agrippée à ses côtes, et puis elle est là, elle, avec son sourire à damner les anges. alors tout d'un coup tout va mieux, tout s'éclaircit, comme si elle lui donnait toute sa confiance, ce petit rien qu'elle possède déjà.
- ouais. ça a l'air cool.
il la regarde avec ses yeux d'enfants (il n'a ses yeux d'enfants que quand il est avec elle, il le sait car on lui dit souvent), moitié rieurs, moitiés énigmatiques, grand ouverts. - t'as peur ?
il écrase sa cigarette et avale d'un coup son milkshake, laissant sur ses lèvres une trace blanche couleur fraise.

l'idée le tente,
ça te fait sourire de plus belle.
t'es déjà impatiente,
t'as déjà envie de partir,
d'aller filmer,
mais surtout,
de marcher,
doucement,
près de lui,
de le sentir,
te rassurer,
te donner la main.
- pas avec toi. jamais avec toi.
et quand il boit son milkshake,
il laisse une trace autour de ses lèvres,
comme d'habitude.
tu te mets à rire,
doucement,
pas pour te moquer.
- t'en as encore mis partout!!!
tu lèves ton doigt,
((mais attention,
pas celui de ta main gauche,
non,
ta main gauche
reste sur sa main))
et
délicatement,
tu l'approches de ses lèvres.
tu fais le tour de ses lèvres,
pour enlever le lait et la fraise,
mais surtout,
pour sentir ses lèvres
tout près de toi.

les araignées, les serpents et toutes ces bêtes qui rampent au sol, Nola en a peur. elles sont dans tous ses cauchemars d'enfance. mais ce qui est sûr c'est qu'il n'a pas peur de la nuit : plus elle est noire, plus il l'aime. il aime traîner tard le soir, c'est là où ses sens et son imagination s'éveillent.
- mouais. j'espère, regarde, je ferais peur à n'importe quel méchant, hein ! qu'il dit en bombant le torse et en faisant ressortir ses biceps ridicules. puis il sent la main de Rose caresser une autre parcelle de sa peau, faisant vibrer une nouvelle fois son corps tout entier. tout en souriant elle lui retire le lait resté scotché à sa bouche, délicatement. - merci. il baisse un peu la tête, comme s'il était gêné, il se sent ridicule. il s'allume une autre cigarette. - t'en veux une ?

((hahaha tu dis ça parce que t'aimes pas les miens j'aime bcp, mais c'est le genre de musique que j'écoute pas chez moi, c'est le genre de musique que j'écoute qd je sors. et sinon, chez moi, c'est plus doux et y'a souvent des paroles mais j'en suis sûre que c'est toi qui n'aime pas mes goûts musicaux mdr))

tu te mets à rire
encore
et encore.
il essaie de te montrer ses muscles
((inexistants
ou presque)).
- fais gaffe!!! y'a un bouton de ta chemise qu'a failli sauter.
tu le charies,
t'aimes jouer avec lui,
lui envoyer des piques
très gentilles.
et quand il baisse la tête,
après avec dit merci,
t'as envie de l'embrasser,
mais tu n'oses pas.
entre vous,
c'est platonique,
c'est mignon,
c'est beau,
mais personne ne passe la seconde.
tout ce que tu peux espérer de mieux,
c'est lui prendre la main
et poser ta tête sur ton épaule
quand tu es fatiguée.
et ça te va,
ça te va très bien,
tu adores ça.
mais parfois,
t'es un peu plus.......
....... excitée,
c'est le mot???
mais tu ne sais pas comment il réagirait,
tu sais pas si t'es juste son amie.
tu ne sais pas trop,
vous ne discutez pas de ça,
vous vous contentez de survoller
ces questions.
quand il te propose une cigarette,
tu réfléchis.
depuis que tu le connais,
il a du t'en proposer
deux
ou trois.
t'as toujours dit oui,
mais tu lui a jamais dis que t'aimais pas.
en fait,
tu les as prises,
juste pour te faire accepter.
c'est trop con hein???
tu sais pas trop pourquoi t'as fait ça,
t'aurais pu lui dire non
dès le début,
mais tu voulais pas lui dire non.
t'aimes pas lui dire non.
mais là,
tu veux lui dire,
ça le fera sûrement rire.
- en fait, je ne fume pas........ j'aime pas trop ça......
t'as l'air bête.

- c'est ça fous toi de moi ! puis il prend son reste de milkshake dans sa paille, et le souffle directement sur Rose, laissant au passage de nombreuses taches sur la vieille table vintage. l'endroit d'ordinaire calme devient un bordel à cause d'eux, et les gens autour les regardent comme s'ils étaient deux enfants de 5 ans (ce qu'ils sont un peu, au fond). Nola sait qu'il ne peut pas faire ça avec n'importe qui, et c'est pour ça qu'il aime passer du temps avec elle : c'est dans ces moments qu'il peut vraiment être lui.
elle lui refuse une cigarette pour la première fois, alors il s'étonne et fronce les sourcils. - ben? pourquoi tu m'as toujours dit oui d'habitude ?
il sourit un peu, l'air de dire "c'est pas grave tu sais", tout en bougeant ses jambes frénétiquement : il trépigne d'impatience de partir à l'aventure, ce soir. ça tombe bien, au loin, il voit le soleil qui commence à décliner.

((haha j'arrête alors ))

à peine le temps de te moquer
que tu te retrouves déjà avec du milkshake partout sur toi.
t'essaies de te retenir de rire
((c'est dur))
- non mais oh, tu te rends compte que je vais être toute sale pour le film de ce soir???
mais tu ne peux pas te retenir plus longtemps,
tu exploses de rire
dans ce bar à milkshake
bien trop calme.
les gens se retournent,
vous regardent d'un air exaspéré.
et ben quoi???
vous nous avez jamais vu ici???
va falloir vous habituez hein!!!
tu déclines l'offre de nola,
et tu baisses un peu les yeux,
un peu honteuse.
non pas honteuse de ne pas fumer
((au contraire,
c'est une fierté))
mais parce que t'as fais semblant de fumer
avant,
au début.
- ouais mais.........
tu caches tes yeux dans tes mains,
tu te sens ridicule.
- j'ai dis oui avant, parce que j'osais pas te dire non. je voulais qu'on partage des trucs ensemble.
tu sonnes encore plus ridicule quand les mots sortent de ta bouche.

Rose quand elle rigole elle ne fait pas de bruit, elle chante. le genre de chant léger et aérien qui donne envie d'être heureux et de rire avec elle sans arrêter, toute la vie. la première fois que Nola l'a entendu, il s'est dit que ce ne serait pas la dernière, et c'est même devenu l'un des sons qu'il préférait (avec celui des pas qui marchent sur le bitume trop chaud).
- bah voyons. on en partage déjà, des trucs ! qu'il lui dit avec un clin d'oeil. partager ses nuits sauvages et aventurières, c'est déjà beaucoup, non ? Nola ne le ferait avec personne d'autre.
il éteint sa cigarette et regarde par la fenêtre le soleil qui disparaît à l'horizon. il sort de sa poche la monnaie pour les boissons, et s'impatiente.
- bon, quand est-ce qu'on y va ?

ouf,
c'est passé crème,
il t'a pas dit que t'étais débile,
que t'étais naze
à avoir fait semblant,
à avoir menti même.
vous partagez bcp de choses,
oui,
mais vous pourriez en partager encore plus.
toi,
secrètement,
t'aimerais partager son lit,
au moins une fois.
parce que quand t'es fatiguée,
après toute une soirée de tournage,
t'as envie de rentrer chez lui,
de le suivre doucement dans les escaliers,
et de te blottir dans ses bras
dans son lit.
mais tous les soirs,
quand tu es avec lui,
tu lui fais un signe d'au revoir,
et tu rentres seule chez toi.
c'est comme ça que ça marche,
que ça fonctionne.
ça te fait tout bizarre,
parce que vous prenez votre temps.
peut-être bien qu'il y aura jamais plus,
hein.
- oui, c'est vrai, je suis désolée en tout cas d'avoir menti.
le soleil se couche déjà,
vous le voyez par la fenêtre
descendre petit à petit.
nola sort des pièces,
et toi aussi.
t'as toujours voulu partager,
t'aimes pas cette pseudo galanterie
qui voudrait que les mecs payent toujours tout.
- on peut y aller mtn tu penses??? il va faire assez noir???
t'as hâte,
t'es impatiente!!!

- laisse, t'as payé la dernière fois. c'est à mon tour !
Nola se sent excité et un peu nerveux aussi, parce que c'est lui qui a choisi ce nouvel endroit à explorer, et il veut pas la décevoir. il voudrait surtout pas qu'elle le trouve nul et qu'elle se lasse de leurs aventures nocturnes, ou bien qu'elle prenne peur. alors il espère que ça sera grandiose, et qu'il y aura plein de belles images à faire et de nouvelles étoiles à capturer dans sa boîte à souvenirs animée.
- ben, on pourrait peut-être regarder le soleil se coucher tu crois pas ?
ici, la nuit tombe toujours très vite. à peine le soleil s'est-il couché que la lune sort de son lit et grimpe sur la toile pour le remplacer.
Nola se lève alors de sa chaise, un air de défi dans les yeux. - ça te dit ?

- merci.
l'aventure va pouvoir commencer,
ton coeur palpite,
ton corps frémit.
tu ne tiens presque plus en place.
quand nola propose d'y aller,
t'es presque soulagée,
t'aurais pas trop réussi à rester plus longtemps sur cette chaise.
les yeux pétillants,
grands ouverts,
tu lui fais un oui de la tête.
- si, si, et même en faire un petit film. un autre jour tu pourras prendre la lune qui se lève aussi, ça pourrait rendre bien!!
et oui,
toi,
tu veux t'asseoir près de lui
dans l'herbe
les yeux rivés sur l'horizon
pour voir le soleil se coucher.
toi,
tu veux poser ta tête sur son épaule,
tenir sa main
dans la tienne
tout en contemplant le paysage.
mais ça,
il faut pas trop le dire,
il faut plutôt dire que c'est pour le film
que tu veux le faire.
après tout,
tu veux pas sauter d'étapes,
tu veux pas qu'il croit que
c'est lui
avant le film.
- c'est parti!!
tu te lèves d'un bond,
tu te précipites vers la porte,
et une fois dehors,
tu prends un longue inspiration,
les yeux fermés,
les bras tendus.
- ça va être trop bien!!!

elle pousse la porte et bizarrement dehors, tout est calme, prospère, les rues sont vides de vies : on dirait presque une fin du monde, avec le ciel gris menaçant attendant l'arrivée de la nuit.
- oui, c'est ce qui est prévu du coup, vu qu'on regarde le soleil se coucher ! qu'il lui répond avec un petit rire moqueur.
comme s'il préférait voir les choses mourir que naître, Nola n'a jamais vu le lever du soleil sur les côtes de la Nouvelle-Orléans. il se dit alors qu'il devra y remédier très vite (avec Rose à ses côtés certainement).
les deux rêveurs se dirigent alors vers le sud, silencieux, ils imaginent la beauté du paysage qui les attend, et ce qu'ils vont pouvoir en faire. Nola sent l'excitation et l'adrénaline courir dans ses veines.
- j'espère que ça sera cool, cet endroit, je le connais pas moi non plus. j'veux pas te décevoir !

nola,
il te redonne goût à tout.
tes yeux s'étaient fermés,
ton coeur s'était arrêté,
et te voilà,
à nouveau
v-i-v-a-n-t-e.
le ciel est magnifique,
le soleil n'attend plus que vous
pour vous dire au revoir.
- ça va être magnifique, j'en suis sûre.
tu le regardes,
c'est lui qui est magnifique,
comme ça,
près de toi,
à être impatient d'arriver.
- tu ne me déçois jamais nola. et je sais que tu ne me décevras jamais.
devant vous,
il y a une petite coline,
pas très haute,
mais suffisamment pour voir l'horizon.
- on monte tout en haut???

ce soir le ciel est plus beau que jamais. les nuances rosées deviennent presque violettes, il ressemble à un tableau impressionniste. les nuages se sont enfuis pour ne laisser qu'un bleu pur, s'étirant jusque l'infini, comme un océan immense. petit à petit, le soleil se couche, mais il le fait très lentement, à pas de loup : c'est comme s'il les attendait, comme s'il voulait que nola et rose assistent au spectacle le plus longtemps possible.
- oh que oui. regarde, ça l'est déjà.
du bout du doigt, il lui montre la grosse boule jaune qui surplombe l'horizon. il voit l'émerveillement dans les yeux de rose, alors il sourit, fier de lui. il aimerait prendre le ciel dans les bras et lui dire merci. merci d'être beau.
- comme tu veux ! après, on ira sur le toit du bâtiment abandonné ? apparemment c'est le meilleur endroit pour voir la lune et les étoiles.

et qu'est-ce que c'est beau
de voir le soleil se coucher.
ça fait longtemps que tu as l'impression de ne pas avoir vu quelque chose d'aussi simple,
d'aussi beau.
vous avez au beau programme
devant vous.
la colline d'abord,
le toit ensuite.
la colline,
c'est pour pouvoir rouler,
à la fin,
quand vous redescendez.
le toit,
c'est pour vous sentir puissants,
au-dessus de tout le monde.
c'est vrai qu'avec nola,
tu te sens redoutable.
tu lui prends la main,
sa main tout chaude,
et tu l'amènes jusqu'au sommet.
- tu sors ta caméra???
le spectacle n'est pas encore fini,
le soleil est toujours là,
de plus en plus faible,
mais toujours aussi éclatant.