novembre erre
le courant d'air froid qui la pousse
la misère et la faim qui repoussent
elle connaît ces rues par coeur
elle les a trop parcourues
mais cette fois
c'est elle qui se promène.
on la reconnaît.
on lui sourit.
on lui offre quelques sourires de gratitude.
pourtant elle n'a pas donné grand chose
un repas par ci
un médecin par là.
c'est rien.
c'est le strict minimum.
elle donne quelques pièces
à certains sdf.
et puis elle soupire
lève les yeux.
elle distingue une silhouette
une force tranquille
tremblante
mais tranquille
au bord du toit.
flirtant avec la mort
qui l'attend
six étages plus bas.
elle s'engouffre dans l'immeuble
quand une femme sort.
elle grimpe les escaliers,
ouvre la porte qui donne sur le toit.
elle le rejoint,
tranquille,
l'air de rien.
il fait beau ce soir.